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Candide en Chine - 憨第德

21 janvier 2018

Un poème Naxi en écriture dongba - 一首纳西诗 (東巴文)

 

La Bibliothèque nationale de France a numérisé et mis en ligne sur son site Gallica quatre manuscrits de la culture Naxi, écrits en écriture dongba, la seule écriture complètement pictographique encore utilisée de nos jours. Ces manuscrits sont consultables via les URL :  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8577518thttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b85775197 ; http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8577520whttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b85775219

J'ai découvert l'ethnie Naxi et l'écriture dongba il y a quelques années, en visitant le musée qui leur est consacré à Lijiang, dans le Yunnan. 

Dans un livre que j'avais rapporté de là-bas, je retrouve ce poème, simple et belle évocation de cette culture fascinante.

 

PoèmeNaxi

 

On lit verticalement de haut en bas, en commençant par la colonne de droite.

"Le dragon bondit dans le ciel
Le lion fait des sauts
L'éléphant danse
Le serpent se réjouit"

 

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25 mars 2015

Apprendre le cantonais - 學廣東話 - 学广东话

assimil-cantonais

Six ans après ma question posée sur le forum http://fr.lettres.langue.chinoise.narkive.com/eBz9WFj8/methode-de-cantonais , une méthode d'apprentissage du cantonais est enfin disponible pour les francophones grâce à la célèbre collection Assimil.

Le cantonais (sans peine) n'est à vrai dire plus tout à fait une nouveauté, puisqu'il a paru en août 2014. Il a été conçu par Christie Wong, native de Hong Kong.

Cette méthode comblera les attentes de toutes celles et ceux qui s'intéressent au cantonais, qui est bien plus qu'un dialecte de la Chine, mais une véritable langue à part entière.

Les différences entre le mandarin et le cantonais sont nombreuses, même si ces deux langues sont indéniablement apparentées. Parmi les plus évidentes selon moi :

  • le mandarin possède quatre tons (plus un ton léger) et le cantonais six. Il y a donc en cantonais 6 manières de prononcer une seule syllabe.
  • le cantonais comporte des consonnes (ng, m...) et des voyelles (aa, eoi...) inconnues du mandarin et inversement. C'est pour cette raison que le système de romanisation diffère entre les deux langues : le pinyin est le système officiellement retenu pour le mandarin, le jyutping est l'un des systèmes utilisés pour le cantonais (et notamment dans cette méthode Assimil).
  • le cantonais recourt fréquemment à des particules placées en fin de phrase qui contribuent à l'élaboration du sens (aa3 呀, gaa3 㗎, laak3 嘞, laa3 嚹 aa1 吖 etc. ). C'est une particularité très frappante à l'oreille lorsqu'on regarde des films cantonais en VO par exemple.
  • Autre spécificité du cantonais, ses syllabes avec consonne finale occlusive : luk, jut, bak.
  • il existe également de nombreuses différences dans l'usage des caractères chinois, certains n'existent pas (ou plus) en mandarin, comme 佢 keoi5 (il,lui) équivalent de 他 en mandarin, ou bien 唔 m4 (ne..pas) équivalent de 不 .

Les locuteurs de ces deux langues ne se comprennent pas. Un célèbre proverbe pékinois plein de malice nous dit d'ailleurs "Je ne redoute pas le ciel, je ne redoute pas la terre, mais seulement quand les cantonais parlent mandarin ! (天不怕,地不怕,只怕广东人说普通话 !)

Avec ses 100 leçons quotidiennes, le cantonais (sans peine) s'appuie sur les principes qui ont fait le succès de la méthode Assimil : accent mis sur la conversation, leçons courtes introduisant chacune quelques points de lexique et de grammaire, régularité dans la progression ponctuée par des étapes de révision et de récapitulation.

Je ne regrette qu'une chose importante, c'est l'immersion totale et immédiate dans le système tonal, comme cela était déjà le cas avec "le chinois sans peine". Cela rend la familiarisation avec les tons plus lente et difficile, à la différence de ce que nous proposait Joël Bellassen pour le mandarin dans sa Méthode d'initiation à la langue et à l'écriture chinoises rééditée en 2008. Celui-ci dresse au début de son manuel des listes de mots ayant les mêmes tons mais des syllabes différentes, si bien qu'en réécoutant et en répétant inlassablement ces quelques dizaines mots "Shāndōng  fēijī fāyīn / Zhōngguó huāchá jīnnián" etc. on finissait par les assimiler correctement. C'est d'une redoutable efficacité pédagogique ! Or, il faut être en cela catégorique : si l'on ne maîtrise pas les tons, on n'a aucune chance de se faire comprendre en Chine, quel que soit le nombre d'heures, de mois ou d'années d'apprentissage.

Il serait donc bien utile de disposer de telles listes pour le cantonais.

Références :

Le Cantonais / Christie Wong, auteur du texte ; Jean-Louis Goussé, illustrateur. - Chennevières sur Marne : Assimil, 2014. - 672 p. (collection sans peine). ISBN : 9782700504200 Prix : 24,90 € (livre seul) ou 54,90 € (avec CD audio et MP3).

Liens utiles :

Différences essentielles entre cantonais et mandarin:  http://www.chine-nouvelle.com/methode/cantonais/mandarin-cantonais.html

Apprendre le cantonais sur lechinois.com par Véronique Chiang :  http://www.lechinois.com/cantonais/cantonaisapprendre.html

A découvrir aussi :

Un article amusant de Corinne Delvaux sur la collection Assimil : http://www.arte.tv/fr/la-citation-my-tailor-is-rich/3426918,CmC=3426928.html 

31 décembre 2014

[sinologie] 汉学数字资源 - Sinica

Il y a quelques jours, le site Gallica de la bibliothèque nationale de France a mis en ligne un dossier France-Chine qui donne accès à une sélection de documents numérisés relatifs à la sinologie française, accompagnés de textes de présentation.

Ce dossier est consultable à l'adresse : http://gallica.bnf.fr/html/und/livres/france-chine

capture-Sinica

 

Il comporte plusieurs rubriques :

Ce parcours thématique et chronologique retrace quatre siècles d'études chinoises en France et en Europe.

 

 

 

 

 

 

20 août 2012

[sinologie] 汉学家儒莲的著译书目 Bibliographie des ouvrages de Stanislas Julien

Stanislas Aignan Julien (Orléans, 1797 - Paris, 1873) fut l'un des plus grands sinologues français du XIXe siècle.

Après avoir avoir suivi les cours de chinois de Jean-Pierre Abel-Rémusat au Collège de France, il délaissa les études héllénistiques pour se consacrer entièrement à la connaissance de la civilisation chinoise sous ses différents aspects : linguistiques, historiques, philosophiques et religieux, culturels et même techniques. Il y réussit au point de succéder à Rémusat en 1832 à la chaire de langue et littérature chinoises et tartare-mandchoues au Collège de France, dont il deviendra également l'administrateur en 1854. Ses ouvrages consacrés au mandarin connurent un franc succès, en particulier sa Syntaxe nouvelle.

D'abord sous-bibliothécaire à l'Institut, il occupa à partir de 1839 les fonctions de conservateur-adjoint en charge des manuscrits chinois à la Bibliothèque royale (actuelle BnF). Il signa en 1842 une édition bilingue du Livre de la voie et de la vertu de Laozi, l'oeuvre fondatrice du taoïsme. Cette traduction fit longtemps autorité et connut encore des rééditions tout au long du XXe siècle. Sa connaissance du sanscrit fut mise à profit dans la transcription des noms indiens en chinois et plus généralement dans l'étude des voyages en Inde des premiers bouddhistes chinois, parmi lesquels le célèbre moine Hiouen-Thsang [Xuan Zang, à l'origine du conte fantastique Le Roi des singes].

Stanislas-Julien-industriesIndustries anciennes et modernes de l'empire chinois (1869), pl. XII


Dans son érudition, il ne méprise aucunement les oeuvres de fiction - contes ou romans, qu'il est parfois le premier à traduire en français. Son intérêt pour les grandes découvertes chinoises l'incite à publier des traités sur la fabrication de la soie, de la porcelaine, ou bien sur l'imprimerie. Cette riche  documentation fut rapidement traduite dans les principales langues européennes. Stanislas Julien collabora régulièrement au Journal asiatique. Polémiste virulent, il se livra à une retentissante querelle avec Joseph Toussaint Reinaud, au sein de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres qu'il rejoignit dès 1833, au sujet de la transcription en chinois des toponymes indiens. De très vifs échanges l'opposèrent également avec Guillaume Pauthier, élève comme lui de Rémusat, dont les deux hommes se disputaient l'héritage savant.

Parfaitement accessible et d'une étonnante diversité, son oeuvre contribua d'une manière prépondérante à la compréhension du monde chinois par les Européens. Pour les lecteurs d'aujourd'hui, la plupart de ses publications conservent un intérêt presque intact. Chaque année, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres décerne le Prix Stanislas Julien pour la publication d'un ouvrage sinologique de première importance.
 

Traductions de traités philosophiques

《孟子》Meng Tseu, vel Mencium, inter Sinenses philosophos ingenio, doctrina, nominisque claritate Confucio proximum, edidit, latina interpretatione et perpetuo commentario (deux volumes, 1828)

太上感应篇》Thaï-chang. Le livre des récompenses et des peines, en français, accompagné de quatre cents légendes (1835)

《老子道德经》Le Livre de la voie et de la vertu, composé dans le VIe siècle avant l'ère chrétienne, par le philosophe Lao-Tseu, traduit en français et publié avec le texte chinois et un commentaire perpétuel (1842)
L'exemplaire d'Ernest Renan : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55987633

Traductions d'ouvrages poétiques ou de fiction

灰阑纪》Hoeï-lan-ki, ou l'Histoire du cercle de craie, drame en prose et en vers (1832)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5700987q

《白蛇精记》Blanche et Bleue, ou les deux couleuvres fées, roman chinois (1834)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5415978v

《赵氏孤儿记》Tchao-chikou-eul, ou l'Orphelin de la Chine, drame en prose et en vers, accompagné des pièces historiques qui en ont fourni le sujet, de nouvelles et de poésies chinoises (1834)

Les Avadânas, contes et apologues indiens inconnus jusqu'à ce jour, suivis de fables, de poésies et de nouvelles chinoises (trois tomes, 1859)
Tome 1 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5414650f
Tome 3 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54146706

Contes et apologues indiens inconnus jusqu'à ce jour (deux volumes, 1860)

《平山冷燕》P'ing-chan-ling-yen. Les Deux Jeunes Filles lettrées, roman chinois (deux volumes, 1860)
Tome 1 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5415205j
Tome 2 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5421233w

Nouvelles chinoises : la Mort de Tong-Tcho ; le Portrait de famille ou la peinture mystérieuse ; les Deux frères de sexe différent (1860)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54146617

《玉娇梨》Yu kiao li. Les deux cousines
(deux volumes, 1864)
 
《西厢记》Si-siang-ki ou L'histoire du pavillon d'Occident, comédie en seize actes, traduite du chinois par Stanislas Julien, avec des notes explicatives et le texte en regard des vers (1872-1880)

Manuels pour l'étude et l'apprentissage du chinois, études lexicographiques

Exercices pratiques d'analyse, de syntaxe et de lexicographie chinoise (1842)
Exemplaire BnF 8-X-2890 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61324023
Exemplaire BnF X-16601 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54418449

Concordance sino-sanskrite de titres d'ouvrages bouddhiques dans un catalogue chinois de 1306 (1849)

Méthode pour déchiffrer et transcrire les noms sanscrits qui se rencontrent dans les livres chinois, à l'aide de règles, d'exercices et d'un répertoire de onze cents caractères chinois idéographiques employés alphabétiquement, inventée et démontrée par M. Stanislas Julien (1861)

Appendice à l'ouvrage intitulé : "Méthode pour déchiffrer et transcrire les mots sanscrits qui se rencontrent dans les livres chinois", etc., inventée et démontrée par M. Stanislas Julien,... (1861)

"Si-tch'ang-k'eou-t'eou-hoa". Dialogues chinois, à l'usage de l'École spéciale des langues orientales vivantes, publiés avec une traduction et un vocabulaire
chinois-français de tous les mots, par M. Stanislas Julien,... 1re partie, texte chinois (1863)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6250192n

《千字文》Thsien-tseu-wen. Le Livre des mille mots, le plus ancien livre élémentaire des chinois publié avec une double traduction et des notes (1864)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6251462v

《汉语文法》 Syntaxe nouvelle de la langue chinoise, fondée sur la position des mots, suivie de deux traités sur les particules et les principaux termes de grammaire, d'une table des idiotismes, de fables, de légendes et d'apologues, traduits mot à mot par M. Stanislas Julien (1869)

Syntaxe nouvelle de la langue chinoise, confirmée par l'analyse d'un texte ancien, suivie d'un petit dictionnaire du roman des deux cousines et de dialogues dramatiques (deux volumes, 1869-1870)

《三字经》San-tseu-king, Le livre de phrases de trois mots en chinois et en français, Genève, H. Georg, libraire éditeur (1873)

Traités sur les voyages et la toponymie

Notices sur les pays et les peuples étrangers, tirées des géographes et des historiens chinois (1846)

《大唐西域記》Voyages des pèlerins bouddhistes. I. Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l'Inde, depuis l'an 629 jusqu'en 645, par Hoeï-Li et Yen-Thsang (1853)

Voyages des pèlerins bouddhistes. II et III. Mémoires sur les contrées occidentales, traduits du sanscrit en chinois par Hiouen-Thsang, en l'an 648 (deux volumes, 1857-1858)

Documents historiques sur les Tou-kioue (Turcs) (1864)

Traités techniques

《桑蚕记要》Résumé des principaux traités chinois sur la culture des mûriers et l'éducation des vers à soie (1837)

Détails sur l'éducation des vers à soie dans le nord de la Chine (province du Hon-Pé) traduits du chinois... par Stanislas Julien,... (1842)

Documents sur l'art d'imprimer à l'aide de planches de bois, de planches de pierre et de types mobiles, inventé en Chine, bien longtemps avant que l'Europe en fît usage ; extraits des livres chinois par M. Stanislas Julien,... (1847)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5414635r

《景德镇陶录》Histoire et fabrication de la porcelaine chinoise (1856)

《中华帝国的古今工业》Industries anciennes et modernes de l'empire chinois, d'après des notices traduites du chinois par M. Stanislas Julien, et accompagnées de notices industrielles et scientifiques par M. Paul Champion (1869)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54152133

Textes de controverse

Examen critique de quelques pages de chinois relatives à l'Inde, traduites par M. G. Pauthier, accompagné de discussions grammaticales sur certaines règles de position qui, en chinois, jouent le même rôle que les inflexions dans les autres langues, par M. Stanislas Julien (1841)

Simple exposé d'un fait honorable odieusement dénaturé dans un libelle récent de M. Pauthier / par Stanislas Julien,... (1842)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54151998

"Vindiciae sinicae". Dernière réponse à M. Stanislas Julien, suivie d'un parallèle de sa nouvelle traduction de Lao-Tseu avec une traduction précédente,
par G. Pauthier
(1842)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5435937g

Réponse mesurée de M. Stanislas Julien à un libelle injurieux de M. Reinaud,... Paris, 5 février 1859
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56174891

"Vindiciae sinicae novae". N° 1, J.-P.-Abel Rémusat, premier professeur de langue et de littérature chinoises et de tartare-mandchou au Collège de France, défendu contre les imputations mensongères de M. Stanislas Julien, son élève et son successeur dans sa chaire de chinois audit collège, etc., par G. Pauthier, ancien élève de M. Rémusat (1872)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3745901

 

16 août 2012

淡淡有味 - "éloge de la fadeur"

朋友和我路过一片颜色光辉灿烂的花圃。这花圃是一位老园丁照管的。我们看了只夸奖他。朋友还问他,“既然有这么多颜色鲜艳的品种,为什么你还要保留那么多颜色平淡的西洋樱草呢?”园丁一脸笑容,“啊,”他解释道,“要有平淡的,才能把其他的衬托出来。”

出处 : 人生百味

parterre-fleursL'un de mes amis et moi sommes passés devant un parterre de fleurs aux couleurs brillantes et éclatantes. C'était un vieux jardinier qui s'en occupait. En le voyant, nous l'avons complimenté. Mon ami ajouta cette question :  "Puisqu'il y a tant de variétés de fleurs aux couleurs éclatantes, pourquoi vouloir garder ces primevères aux couleurs fades ?" Le jardinier se mit à sourire. "Ah, s'il y en a des fades", expliqua-t-il, "c'est pour rehausser l'éclat des autres."

 Source : Renshengbaiwei

 Photo / 花圃图片 : Nipic

 

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3 avril 2012

Les noms en chinois des candidats aux élections présidentielles françaises - 法国总统候选人们的中国名字

Car par le nom connaît-on l’homme !
Chrétien de Troyes, Perceval, vers 1170


Traduire ou transcrire des noms de personnes et des noms de lieux d’une langue à une autre est un exercice difficile, à plus forte raison entre deux langues aussi éloignées que le français et le chinois. Les noms occidentaux sont généralement traduits en chinois de manière phonétique, en recourant à des caractères dont la prononciation s’approche le plus possible des sons prononcés dans la langue d’origine. Il faut ajouter à cette règle deux particularités :
1. rien de différencie typographiquement un nom propre d’un nom commun, à la différence du français qui utilise pour cela la majuscule ; cette particularité est déroutante pour tous ceux qui apprennent le chinois et qui doivent rapidement savoir reconnaître les noms chinois au milieu des autres mots ; s’agissant des noms occidentaux, l’usage est de donner d’abord la version transcrite, en séparant le prénom et le nom par un point médian, puis d’indiquer entre parenthèse la forme d’origine en alphabet latin. Exemple : «  维克多·雨果(Victor Hugo) ».
2. à de rares exceptions près, tous les caractères chinois ont un ou plusieurs sens. Il existe très peu de caractères purement phonétiques ou vidés de leur sens.

C’est pourquoi la transcription en chinois de noms propres repose sur l’emprunt de caractères existants, en recourant volontiers à des caractères peu usités ou inusités, des termes techniques ou spécialisés, ou bien des particules grammaticales. Ces combinaisons de caractères sont absurdes, cocasses, et n’ont aucun sens pour le lecteur chinois qui comprend d'emblée qu'il a affaire à la transcription d'un nom étranger. Toutefois, pour transcrire un même son, il existe plusieurs possibilités en chinois, ce qui laisse la liberté de choisir tel ou tel caractère, chargé de ses connotations positives ou négatives. Le choix n’est donc pas totalement neutre. Par exemple, les caractères utilisés pour transcrire Hugo signifient respectivement Pluie et Fruit et leur association peut vouloir dire « fruit de la pluie ». Autre exemple : parmi les caractères retenus pour transcrire le nom du Général de Gaulle, nous trouvons 德 (de) qui signifie  « la vertu » et 高 (gao) qui signifie « grand, élevé ».

Ainsi, observer la manière dont sont nommés en chinois les dix candidats aux élections présidentielles françaises de 2012 réserve quelques surprises !


1. Nathalie ARTHAUD, "celle qui porte"
 
阿托    ā tuō (prononcez atouo)

Le premier caractère "阿 ā" est un préfixe souvent utilisé pour transcrire les noms étrangers.
Le second caractère "托 tuō" a  deux sens : soutenir, porter (quelque chose dans ses mains) ; confier quelque chose à quelqu'un, prétexter, alléguer.

2. François BAYROU, "la barbe blanche"

白胡     bái hú (prononcez baïrou)

Les deux sinogrammes les plus souvent choisis pour désigner Bayrou font irrésistiblement penser à l'expression "一个白胡子老头 " (yī gè bái hú zi lǎo tóu), un vieillard à la barbe blanche.

Nous trouvons aussi le "lac aux coquillages" (贝湖 bèi hú) ou de manière moins flatteuse "coquillage et grossier "( 贝鲁 bèi lǔ).

3. Jacques CHEMINADE, "donner du riz, recevoir la vertu"

舍米纳德  shě mǐ nà 

Il s'agit d'une transcription qui résonne presque comme un proverbe ou un précepte appelant à la générosité !

4. Nicolas DUPONT-AIGNAN, "le poirier et l'armoise"

杜庞•艾格南  páng ài nán (prononcez doupang aïguenann)

Le premier caractère "杜 " peut avoir deux sens très différent : "poirier sauvage"  et "boucher, obstruer".
Le second " páng" a le sens de "énorme / gigantesque".
"艾 ài" désigne une "armoise"
"格 gé" est polysémique et désigne ou bien une case ou un quadrillage  ou bien une norme ou un modèle.   
Le dernier caractère signifie "le sud".

5. François HOLLANDE, "mystérieux, clair et vertueux"

奥朗德     ào lǎng dé

"Mystérieux, clair et vertueux", telles pourraient être les qualités associées au nom chinois de François Hollande, à nuancer par le fait que ces trois caractères sont très souvent utilisés, isolément, pour transcrire les noms étrangers !

Le premier caractère est aussi utilisé dans la transcription d'"Obama".

6. Eva JOLY, "favorable"

若 利 ruò lì (prononcez jouoli)

Le premier caractère "若 ruò" est une conjonction qui signifie "comme si". 
"利 lì" est polysémique et signifie "tranchant", "favorable", et le "profit", les "intérêts".

7. Marine LE PEN, "tenir la bride"

勒庞 lè páng   

Le premier caractère"勒 lè" est un terme d'équitation qui signifie "tenir la bride", et par extension, "forcer, contraindre".
"庞 páng" est un adjectif ayant le sens de "énorme / gigantesque". Nous le retrouvons dans la transcription de Dupont-Aignan (cf. supra).

8. Jean-Luc MELENCHON, "clair et puissant"

La transcription la plus courante est "梅朗雄 méi lǎng xióng" (prononcez meïlangchiong) où
- "梅 méi" désigne l'abricotier ou le prunier
- "朗 lǎng" signifie "clair" (utilisé aussi dans la transcription de "Hollande")
-  "雄 xióng" signifie "grandiose" et "puissant" et sert aussi de préfixe aux animaux pour désigner les sujets mâles.

Il en existe une variante qui ne diffère que par le premier caractère, "麦 mài", le blé. Les mots désignant les plantes ou les arbres sont très fréquents dans la transcription des noms étrangers (cf. infra avec Dupont-Aignan notamment). 

9. Philippe POUTOU, "la simplicité"

朴杜 dù (prononcez poudou)

Le premier caractère signifie "simple" et il est associé positivement à l'idée d'honnêteté, de modestie, de sobriété.
Nous avons déjà rencontré le caractère dù plus haut ("poirier sauvage"  et "boucher, obstruer").

Il est intéressant de noter que la proximité sonore entre les deux syllabes est pour ainsi dire doublée par une similarité visuelle entre les deux caractères, qui possèdent la même clé 木. 

10. Nicolas SARKOZY, "ensemble"

萨科齐 sà kē qí (prononcez saketchi)

Le premier caractère "萨 sà" n'a pas de signification propre. ll sert uniquement pour transcrire les noms étrangers (saxophone, salsa, pizza etc.)
"科 kē " signifie "discipline scientifique, branche, spécialité". 
"齐 qí  a le sens de "en ordre, bien alignés", mais aussi de "ensemble, simultanément"

Notons qu'une autre transcription a beaucoup circulé en 2008 sur les forums de discussion chinois, au moment de l'affaire de la flamme olympique. Elle était nettement moins neutre : 傻可气 shǎ kěqì  qui signifie "stupide et agaçant". Son usage fut de courte durée.

Vous l'avez compris, il peut être hasardeux de vouloir chercher systématiquement un sens dans les transcriptions des noms occidentaux en chinois. En particulier en ce qui concerne les candidats à la présidentielle. Encore que...

 

27 décembre 2011

Doux bébé - 柔光宝宝

A l'occasion de la naissance de mon fils il y a un mois (déjà !), voici la traduction d'un texte sur les bébés par l'illustrateur Jimmy Liao dont j'ai parlé ici.

柔光宝宝

如果你有一个小宝宝,
那么每个夜晚,
当她慢慢入睡,
像不像天空渐渐浮现的星星,
温柔发着光?

Jimmy-bébé

如果你有一个小宝宝,
那么每个清晨,
 当她慢慢醒来,
 像不像海上缓缓升起的太阳,
 温暖发着光?

 我有一个小宝宝,
 像星星,像太阳。

Ma proposition de traduction :

Si tu as un petit bébé,
alors chaque nuit quand il s'endort lentement,
ne ressemble-t-il pas aux étoiles qui apparaissent peu-à-peu dans le ciel ?
Sa douceur nous illumine.

Si tu as un petit bébé,
alors chaque petit matin, quand il se réveille lentement,
ne resemble-t-il pas au soleil qui se lève lentement sur la mer ?
Sa chaleur nous éclaire.

Moi j'ai un petit bébé,
pareil aux étoiles, pareil au soleil.

Source : site officiel de Jimmy Liao - http://www.jimmyspa.com/ 

23 octobre 2011

Glisser et grimper - 滑溜和攀登

grimper人的一生,基本上可能有两种行动,一是滑溜,一是潘登。
一眼看去,会觉得滑溜容易,攀登困难。
但实际上正相反。
打滑溜的人很快就活得累了,所以一般都过早地退出了人生舞台。难以设想,一个人会滑溜到80岁。
可是一个人可以攀登到90岁,而且看上去,他依然精神饱满,神采奕奕。

Dans la vie, on peut dire qu'il y a deux manières d'agir : glisser et grimper.
A première vue, on peut trouver que glisser est facile et que grimper est difficile.
Mais en réalité c'est le contraire.
Ceux qui glissent épuisent leur vie plus rapidement, c'est pourquoi d'ordinaire ils quittent la scène avant l'heure. Difficile d'imaginer quelqu'un qui sache encore glisser à 80 ans ! En revanche, on peut grimper jusqu'à 90 ans, et qui plus est, avec encore plein d'énergie et de vigueur.


Vocabulaire :

滑溜 huá liu ( adj. ) : lisse / glissant
攀登 pān dēng ( v. ) : grimper
过早地 guò zǎo dì (adv.) : prématurément
看上去kàn shàng qù (adv.) : en apparence
舞台 wǔ tái ( n. ) : scène / plateau / arène
难以设想 : difficile d'imaginer
依然 ( adv. ) : comme auparavant / toujours / encore
奕奕 yì yì ( adj. ) : plein d'énergie, de vitalité

(source de l'image : http://news.66163.com/2011-10-02/556549.shtml )

5 mars 2011

La communauté Mong en Guyane

J'achève aujourd'hui un séjour de quelques jours à Cayenne, en Guyane, où j'ai découvert l'existence d'une communauté asiatique particulièrement active. Cette communauté appartient à l'ethnie Mong (ou H'Mong ou encore Miao en chinois , Miáo), implantée dans les régions montagneuses du Nord de la Chine, en particulier la région du Guizhou, du Nord du Laos et du Vietnam. Les Mong de Guyane sont arrivés en septembre 1977 en tant que réfugiés du Laos. Ils ont d'abord dû faire face à l'hostilité de la population et se sont installés dans un endroit très reculé, en pleine forêt : la ville de Cacao qu'ils ont construite et développée. A force de labeur, les Mong ont trouvé pleinement leur place dans la société guyanaise et acquis une certaine prospérité en faisant de Cacao le premier fournisseur de produits maraîchers en Guyane, comme le montre notamment leur forte présence sur le marché de Cayenne.

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6 février 2011

Joyeuse année chinoise - 新年快乐

今年是兔年,我祝你们新年快乐,万事如意,马到成功!

Joyeuse année du Lièvre à tous !

Ci-dessous, quelques photos-souvenirs du défilé du 6 janvier 2011 dans le XIIIe arrondissement de Paris.

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Candide en Chine - 憨第德
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